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PLANTE JeanJean PLANTE On a eu la bonne idée, au Château-Richer, sur la côte de Beaupré, d'indiquer la situation des premières concessions, une initiative d'un comité du patrimoine. On a eu recours à des inscriptions gravées en creux sur des panneaux de bois naturel fixés à la façade de maisons ancestrales ou suspendus à des potences. Au numéro 8294 de l'avenue Royale: «Bâtie en 1869-1871. Style québécois. Terre de Jean Plante concédée en 1652.» Nous foulons donc ici un sol que ce valeureux ancêtre mit en valeur il y a plus de trois siècles. Chose étonnante, on ne trouve pas ce patronyme dans les dictionnaires des noms de famille, même pas dans le réputé traité d'Albert Dauzat, peut-être parce que son origine se devine, puisque le mot plante désigne tous les végétaux. Un autre auteur, Marie-Thérèse Morlet, cite cependant des dérivés: Plantecoste, pour désigner celui qui plante un coteau, et Plantefol, qui, en Normandie, stigmatise celui qui le fait en terrain aride. En tout cas, on ne dira pas que ce dernier nom aurait convenu à Jean Plante, car son épouse lui donna une plantureuse famille! Jean Plante, fils de Nicolas et d'Isabelle Chauvin, était originaire du bourg de Laleu, qui devint plus tard la commune de Laleu-La Pallice et qui fait maintenant partie de La Rochelle. En fait, c'est là que se trouve de nos jours l'aéroport de cette ville. C'est le 1er septembre 1650 que Jean Plante épousa à Québec Françoise Boucher, fille de Marin et de Perrine Mallet. Ce couple éleva une famille remarquable, non seulement à cause de sa nombreuse progéniture, mais aussi parce que 12 de ses 13 enfants devinrent adultes et que 11 d'entre eux, à leur tour, se marièrent. Voici donc un foyer que la mortalité infantile épargna presque complètement. Un seul enfant, l'avant-dernier, décéda dès sa naissance, car il ne fut qu'ondoyé. Sept fils se marièrent. L'aîné, Claude, né en 1653, contracta deux unions, la première en 1678 avec Marie Patenaude, fille de Nicolas et de Marguerite Breton (6 fils et 5 filles), et la seconde en 1706 avec Catherine Dufresne, fille de Pierre et d'Anne Patin et veuve de Guillaume Rouleau, déjà mère de six enfants (un fils et une fille). Le second fils, Jacques, né vers 1657, fonda lui aussi deux foyers, le premier en 1686 avec Françoise Turcot, fille d'Abel et de Marie Giraud (2 fils et 3 filles), puis en 1696 avec Geneviève Duchesne, fille de Pierre et de Catherine Rivet (3 fils, 2 filles et 4 enfants demeurés anonymes parce que décédés et inhumés le jour de leur naissance). Le troisième fils, Georges, né vers 1659, conduisit à l'autel en 1685 Marguerite Crépeau, fille de Maurice et de Marguerite Laverdure (2 fils et 9 filles). A l'exemple des deux premiers, le quatrième fils, Jean, né vers 1661, eut deux épouses: en 1687, il prit pour compagne Mathurine Delugré, fille de Jacques et de Marie Taupier (3 fils et 2 filles), puis en 1699, Suzanne Lefebvre, fille de Claude et de Marie Arcular (3 fils et 3 filles). Le cinquième, Thomas, né en 1664, épousa en 1687 Marie-Marthe Paillereau, fille de Pierre et d'Elisabeth Roy (5 fils et 6 filles). Le sixième fils, Pierre, né en 1666, fonda une famille en 1691 avec Marguerite Patenaude, fille de Nicolas et de Marguerite Breton (5 fils et 2 filles). Le septième fils, François, né en 1668, épousa en 1694 Louise Bérard, fille de Gabriel et de Geneviève Hayot (3 fils), puis Marie-Anne Cognac, fille de Claude et de Françoise Simon (6 fils et 4 filles). Quant au huitième, Joseph, né en 1674, il semble être demeuré célibataire et décéda en 1730. Les quatre filles du couple Plante/Boucher fondèrent aussi des familles et eurent une nombreuse progéniture: Marie-Françoise, en 1676, avec Nicolas Paquin (13 enfants), Geneviève, en 1689, avec Jacques Cauchon (4 enfants, la mère étant décédée dès 1703), Angélique, en 1690, avec Michel Chabot (15 enfants) et Louise, en 1702, avec Pierre Cognac, son beau-frère (9 enfants). En 1666, les recenseurs notent la présence du couple Plante/Boucher sur sa concession de la côte de Beaupré; six enfants habitent sous le toit paternel. L'année suivante, ils en inscrivent un nouveau, Pierre, et mentionnent que la famille possède une tête de bétail, mais ne soulignent pas le nombre des arpents de terre mis en valeur, comme pour les voisins. Le pionnier tarde-t-il à entamer le sol de son lot? En 1681, Claude et Marie-Françoise ont quitté le toit paternel pour fonder des foyers, mais les dix autres enfants sont avec leurs parents sur la concession familiale. Le colon cultive 20 arpents et possède quatre bêtes à cornes. Les sept fils du couple Plante/Boucher ont donnée une quarantaine de fils et presque autant de filles à la Nouvelle-France. Celles-ci, par leur mariage, figurent au nombre des ancêtres de nombreuses familles: Filiau, Gervais, Turcot, Delage, Blouin, Leroux, Fortier, Dufault, Lefebvre, Therrien, Guimond, Racine, Paquet, Labbé, etc. L'un des petits-fils de l'ancêtre, Charles Plante, fils de Claude et de Marie Patenaude, fut un personnage important de son époque. Ordonné prêtre en 1703, il desservit tout d'abord les paroisses de Beaumont et de Saint-Michel, en aval de Lévis, puis devint curé de Québec, directeur du séminaire de cette ville, chanoine et, en 1728, vicaire général du diocèse. En sa qualité de curé, il eut la pénible obligation d'inhumer son propre évêque, Mgr François-Louis de Pourroy de Lauberivière, décédé le 20 août 1740, seulement 12 jours après son arrivée: il avait succombé à une fièvre maligne contractée pendant la traversée, une épidémie s'étant déclarée à bord du vaisseau du roi, le Rubis. Le curé Plante fut aussi mêlé à une affaire dont on parla sûrement dans les chaumières. Le 20 mai 1741, un récollet, le Père Valentin, bénissait le mariage de Louise-Catherine André de Leigne avec le futur juge René-Ovide Hertel de Rouville. La jeune épouse avait défrayé la chronique à cause de sa légèreté. Le curé de Québec déclara qu'il n'avait pas autorisé l'union, mais l'affaire se termina à la façon des romans les plus tendres. L'ancêtre Jean Plante décéda au Château-Richer en 1706 à l'âge de 84 ans; son épouse lui survécut cinq années. Extrait de: Portraits de familles pionnières de Robert Prévost |
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