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MORAIS ThomasAmbroise D'Amours de Louvières dit de la Morandière, Sieur de Plaine. Ambroise D'Amours est le père d'une très nombreuse descendance. Il est aussi le premier D'Amours à se marier et s'établir à Trois-Pistoles, devenant ainsi le fondateur d'une des familles pionnières non seulement de cette paroisse mais aussi du Bas St-Laurent. Ambroise a trimé dur. Il est mort jeune dans des circonstances encore obscures. Il a exercé plusieurs fonctions importantes dans la Seigneurie des Trois-Pistoles. Comme beaucoup de ses contemporains, il est mort pauvre, analphabète en ayant pour toute richesse que le passé noble et glorieux de ses ancêtres. Pour mener à bien l'écriture de cet article, je me suis servi pour débuter des notes du Père Albert D'Amours que Laurent et André D'Amours, respectivement de Cacouna et Rivière-du-Loup, m'ont permis de consulter. Je les en remercie beaucoup. Mes recherches personnelles ont servi à documenter et compléter les notes du Père D'Amours. Ambroise D'amours est baptisé le 24 mai 1740 à St-Roch-des-Aulnaies. Il est le fils de Jean-Baptiste D'Amours de Louvières1 et de Marie-Jeanne Renoyer. Son parrain est François Pelletier ; sa marraine Marie-Anne Brisson. Charles Duchouquet, prêtre missionnaire, signe l'acte de baptême. Le bébé est baptisé ainsi en l'honneur de son grand-père maternel, Ambroise Renoyer. On ne connaît rien de l'enfance d'Ambroise à St-Roch-des-Aulnaies. Il surveillait probablement les navires anglais, au même titre que le reste de ses concitoyens, afin d'avertir la paroisse voisine et ainsi de suite jusqu'à Québec. Comme son père était militaire, à l'image des autres membres de sa famille, défense, guerre et exploits militaires étaient sans doute au menu des discussions familiales. Il faut attendre l'année 1759 pour retracer Ambroise. Selon le Père D'Amours, Ambroise a pris part à la bataille des Plaines d'Abraham. Son père et son frère aîné Louis-Charles y décèdent. Ambroise, épargné, revient à St-Roch. Il y possède une terre qu'il garde jusqu'en 1772. Entre temps, Ambroise se marie le 21 septembre 1763 aux Trois-Pistoles. Il prend pour épouse Marie (Madeleine) St-Laurent, fille de Joseph et de Louise Riou (Nicolas et Louise Asselin). Les témoins sont Étienne Riou, oncle de l'épouse et Vincent Riou, cousin de la belle-mère d'Ambroise. Comme on peut le constater, par cet acte de mariage2, Ambroise s'allie aux Seigneurs de Trois-Pistoles ; ce qui aura une importance dans la vie future de ce dernier. Relativement à ce mariage, Ambroise et Marie se font don mutuel de tous leurs biens advenant le décès de l'un ou de l'autre. Cette entente a été déposée chez le notaire Barthélémy Richard le 15 février 1764. Le 10 septembre de la même année Ambroise et son épouse font baptiser leur premier enfant3; une fille du nom de Véronique. La nouveau-née a pour parrain et marraine Étienne Riou et son épouse Véronique Lepage. La question qui se pose à la fin de cette année 1764, sachant qu'Ambroise est bel et bien installé à Trois-Pistoles, est la raison qui l'a poussé à quitter St-Roch. Trois hypothèses s'offrent à nous. La première est celle du Père D'Amours qui avance qu'Ambroise aurait entendu parler du cousin de son père, le fils de Bernard de Plaine nommé Alexandre qui était à Trois-Pistoles depuis 1724. Cet Alexandre est cependant décédé à Montmagny en 1733 soit 7 ans avant la naissance même d'Ambroise. La deuxième serait que selon J. François Beaulieu4, un fils de Vincent Riou I, Pierre, serait décédé à la bataille des Plaines d'Abraham. Aurait-il côtoyé Ambroise en l'informant que son père et son neveu Étienne concédaient des terres dans la Seigneurie des Trois-Pistoles ? La troisième serait peut-être l'influence du père Charles Duchouquet ; celui-là même qui a baptisé Ambroise. Le prêtre ne fait pas bon ménage avec les nouveaux occupants. Logeant dans son presbytère de Montmagny, il écrit au vicaire général J. O. Briand en se plaignant des officiers Anglais5. En 1764, ce même Briand accuse le curé de Montmagny de s'opposer au recrutement de miliciens pour aider les Britanniques à combattre les amérindiens. D'ailleurs les paroisses situées à l'est de Québec refusent de faire leur part en ce sens6. Ambroise veut-il fuir ces batailles et guerres qui se pointent à l'horizon depuis la conquête récente en fuyant les "vieilles" paroisses de la Côte du Sud ? De plus, le traité de Paris est signé le 10 février 1763, 7 mois avant le mariage d'Ambroise. Le sort de la colonie est réglé ; Ambroise se réfugie dans une Seigneurie située loin des troubles suivant la Conquête ? 7 Selon le Père D'Amours, Ambroise se voit concéder une terre par le Seigneur Étienne Riou en 1763. Toujours selon ce dernier, l'acte de cette concession est introuvable. On sait cependant qu'Ambroise possédait une terre qui pour nous aujourd'hui semble immense. Elle s'étendait sur toute la profondeur de la Seigneurie, du bord du fleuve jusqu'au 4e rang de Sainte-Françoise. Le 31 juillet 1764, Ambroise effectue sa première transaction. Il vend à son beau-frère Toussaint St-Laurent une terre du premier rang8. En 1772, il vend sa terre de St-Roch à Guillaume Malenfant. Avec cette transaction, il coupe tout lien avec sa paroisse d'origine. En 1781, il est question de construire une nouvelle église aux Trois-Pistoles. Des citoyens décident de faire don de terres dans ce but. Ambroise fait partie du groupe composé de Vincent Riou, Prisque Soucy, Étienne Riou, Joseph St-Laurent, Paul Riou et Jean Larrivée. Dans cet acte on y lit qu'Ambroise est Courrier du Roy. Au début des années 1780, les descendants du premier Seigneur Jean Riou ne s'entendent pas sur le partage de la Seigneurie. Le tout se règle finalement au printemps de 1783. Ambroise profite du règlement à cause de son épouse Marie St-Laurent, petite fille de Nicolas (Jean et Catherine Leblond). Le 14 mars 1783, il est présent à la maison seigneuriale pour le partage de la Seigneurie. Il représente aussi ses beaux-frères St-Laurent absents. On s'entend pour faire arpenter la Seigneurie9. Le 24 mars on effectue le partage des terres en tirant des billets dans un bonnet. Ambroise hérite de 7 parts. Lui et sa femme font leur marque au bas du document10. Ambroise D'Amours devient donc officiellement co-Seigneur de Trois-Pistoles. Plus tard, le 17 juin de la même année, il agrandit son domaine en achetant de ses beaux-frères Toussaint et Germain ainsi que de sa belle-sœur Catherine St-Laurent leurs prétentions sur la Seigneurie de même qu'un moulin. Ce partage de la Seigneurie donne lieu entre les héritiers à différents échanges pour tenter de les "rabouter" à leur terre principale, Ambroise le fera notamment avec Joseph St-Laurent et Étienne Riou. Au cours de l'année 1783, Ambroise perd son épouse âgée de 35 ans. Elle laisse 11 enfants vivants. Ambroise est élu tuteur de ses enfants mineurs. Suite à l'inventaire après le décès, on compte 4 terres dont la plus grande est de 8 arpents et 2 perches de front sur toute la profondeur de la Seigneurie. Il reste aussi une somme de 1160 livres dont la moitié ira à Ambroise et le reste aux enfants moins les frais de notaire. Un événement heureux vient amenuiser le malheur d'Ambroise. Il est le parrain de Tharsile St-Laurent, jumelle du petit Calixte (Joseph et Reine Côté). Les enfants du beau-frère D'Ambroise sont les premiers jumeaux à naître à Trois-Pistoles11. Comme on l'a vu jusqu'à maintenant, Ambroise est actif à Trois-Pistoles. En plus d'être co-Seigneur à partir de 1783, il occupe plusieurs autres fonctions. Il est courrier du Roy en 1781. Le 3 août 1782 il est nommé commis Grand Voyer par le Grand Voyer du district de Québec, J. B. Magnan. Comme le partage de la Seigneurie n'est pas fait, les habitants refusent de travailler aux chemins. Ambroise est nommé pour " … faire faire les chemins par corvées (…), n'y ayant dans cette Seigneurie aucun officier de milice commissionné par son Excellence"12. Comme Ambroise a fait du bon travail comme commis Grand Voyer, il est reconfirmé dans son poste le 29 juillet 1784 par le nouveau Grand Voyer du district Jean Renaud. En juillet 1786, Ambroise apparaît toujours comme commis Grand Voyer pour la Seigneurie de Trois-Pistoles13. Trois mois plus tard, les registres de Trois-Pistoles nous apprennent que le 21 octobre 1786 a lieu la sépulture d'Ambroise D'Amours époux de Reine Pineau. Ambroise avait épousé sa deuxième femme le 24 janvier 1785 à l'Île-Verte. Elle était la fille de Louis et Reine Desrosiers. Ambroise laissait 10 enfants du premier lit, une fille du deuxième lit et son épouse enceinte. Il s'agit d'une fille qui est baptisée le 7 novemnbre 1786, 17 jours après la sépulture d'Ambroise. Le parrain est le plus âgé des fils d'Ambroise : Maxime14. Les circonstances de la mort d'Ambroise sont obscures. De toute évidence il meurt subitement. Le 11 octobre il fait un échange de terre avec Étienne Riou. Le 13 du même mois commence l'inventaire après décès. Il est inhumé le 21. Est-il mort d'un accident qu'on a mis du temps à découvrir à cause des distances ? S'est-il noyé ? A-t-il été inhumé plus tard car le père Leclaire était loin de Trois-Pistoles ? Cette dernière hypothèse est possible car le même jour le curé Leclaire procède au baptême d'un petit malécite 15. Aussi, Vincent Riou est nommé tuteur des enfants mineurs d'Ambroise le 17. Un an après la mort d'Ambroise D'Amours, sa veuve se remarie avec Claude Larrivée (Jean-Baptiste et Marguerite Gaurdeau), le 5 novembre 1787 à Trois-Pistoles. En même temps, Françoise, la deuxième fille d'Ambroise, épouse Clément Plourde (Pierre et Louise Hudon dit Beaulieu)16. Le 13 août 1788, Françoise demande la division des terres d'Ambroise. Ceci en résulte en 9 lots égaux partagés entre les enfants. Plus tard, un des fils d'Ambroise, Étienne, racheta les terres de ses frères et sœurs de même que celle de Reine Pineau dans le but de reconstituer le domaine de son père. Des fils d'Ambroise, Étienne fut le plus prospère. Vous avez sans doute remarqué au cours de cet article qu'Ambroise joue avec les titres de noblesse des D'Amours. De quel droit ? Pourquoi ? On ne le sait pas. Par contre on sait qu'à l'époque où a vécu Ambroise le sens qu'on donne à la noblesse est beaucoup dilué. Les nobles en Nouvelle-France ont dû travailler dur comme le reste des colons, ce qui a contribué à enrayer les clivages entre les classes sociales. Par contre on retrouve encore dans les actes des titres de noblesse qui ne veulent plus rien dire aux yeux de la population. Ambroise semble être attaché à ses titres mais ne connaît pas leur sens puisqu'il en utilise plusieurs. Sans doute pour montrer à ses concitoyens qu'il vient d'une grande famille ; ce qui vient combler une extrême pauvreté et un analphabétisme dont il est le seul à faire preuve puisque son père savait signer ainsi que son grand-père Charles et son arrière-grand-père Mathieu. Voici comment les documents nous renseignent sur les titres portés par Ambroise. D'abord son père se fait appeler Jean Baptiste de Louvières Sieur de Plaine17. Louvières vient du grand-père d'Ambroise : Charles D'Amours de Louvières. D'ailleurs dans le dictionnaire Drouin, on parle d'Ambroise D'Amours de Louvières. Dans l'acte de mariage D'Ambroise on y lit : "Ambroise D'Amours dit de la Morandière", titre de son grand-oncle Philippe. On retrouve aussi de la Morandière dans son contrat de mariage. À sa mort, l'acte de sépulture mentionne le décès d'Ambroise D'Amours de Plaine. Également, le fils d'Ambroise, Maxime, se fait appeler Maxime D'Amours de Plaine lors du baptême de sa demi-sœur, Reine D'Amours. Source: http://www.genealogie.org/famille/damours/AFD/index.htm Le Sanglier |
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